Un matériau qui prend de la patine si il habite dehors : une belle patine de mousses, de micro-algues, de lichens. Un matériau qui vit, qui accepte la vie de tous les petits insectes et petites bestioles qui veinent en coloniser les recoins, les replis et les vagues. Et puis la matité : pas de ces brillants qui nuisent à la lecture de la sculpture. Une simple sobriété de surface, le jeu des traces des éléments de coffrage et des coups d’outils, les lisses glacés et les profonds rugueux. Un beau matériaux riche et modeste.

Je travaille soit en direct à la boulette, à la spatule, à la cuillère, parfois même au pinceau, soit avec des moules éphémères de bois, de plastique ou de carton.

Et puis j’aime l’odeur du mélange humide, j’aime le contact de la pâte que je travaille le plus souvent sans gants, j’aime la découverte de la pièce démoulée après la prise, à chaque fois une surprise.

Et puis la masse des grosses pièces imperturbables, paisibles, rassurantes…